LE BLOGUE DE VERSACOM

Versacom vous propose une série d’articles sur des enjeux qui vous touchent!

L’impact des nouvelles technologies constitue, depuis quelques décennies, un enjeu majeur dans le monde du travail. Il a récemment acquis une toute nouvelle dimension avec l’avancement spectaculaire de l’intelligence artificielle et le potentiel d’automatisation qu’elle présente dans une foule de domaines, dont la traduction.

Qu’est-ce que cette nouvelle réalité implique pour le secteur langagier? Essentiellement, c’est le passage – dont les mérites sont encore débattus – de la traduction assistée par ordinateur à la traduction automatique. Quelle différence entre les deux?

En traduction assistée par ordinateur, les langagiers professionnels exploitent des outils (généralement des mémoires de traduction) qui leur permettent de retrouver automatiquement tout passage d’un texte qui a déjà été traduit et qui, dans certains cas, peut être repris tel quel ou simplement mis à jour plutôt que retraduit à neuf. Autrement dit, c’est le travail de recherche qui s’automatise, mais pas le travail de traduction (dont le processus est plus rapide et le résultat plus uniforme, mais que l’on confie toujours à des experts langagiers).

La traduction automatique, elle, se fait entièrement par logiciel. L’outil le plus connu et utilisé est certainement Google Traduction. Les textes traités par traduction automatique sont parfois relus par des langagiers professionnels, dont le travail se qualifie alors de postédition (c’est-à-dire une relecture rapide à des fins d’amélioration du résultat).

Google Traduction fait encore beaucoup rire (ou pleurer certains utilisateurs échaudés) avec ses résultats imprévisibles et parfois insensés, mais l’apport récent de l’intelligence artificielle a significativement changé la donne et la traduction automatique progresse aujourd’hui à la vitesse grand V. Des acteurs connus ou émergents annoncent régulièrement le lancement de nouvelles applications exploitant des technologies apparemment plus sophistiquées que celles du passé. La traduction automatique reste cependant encore faillible et exige des précautions tout à fait justifiées, mais l’automatisation au moins partielle de la traduction est un fait désormais établi.

Soyons clairs : la traduction automatique ne peut se comparer à la traduction professionnelle, dans la mesure où les logiciels, contrairement aux traducteurs, ne comprennent pas le contenu qu’ils traitent. C’est une distinction déterminante qu’il faut garder à l’esprit. Les outils de traduction automatique semblent toutefois en mesure de rendre « adéquatement » certains contenus. Reste à savoir comment juger de la qualité de ces textes et dans quel contexte ils sont acceptables (ou à tout le moins utiles).

Il est difficile de faire un choix éclairé devant l’avalanche d’information souvent très technique sur la traduction automatique et l’intelligence artificielle.

Une organisation qui envisage de contracter les services d’un fournisseur de services linguistiques gagne assurément à se familiariser avec les principaux enjeux de la traduction automatique. Versacom vous propose donc une série d’articles abordant la question sous cinq grands angles qui pourraient directement vous toucher :

  • Le contexte actuel et les principaux enjeux (c’est l’objet du présent article)
  • La sécurité de l’information traitée par des outils de traduction automatique
  • Les technologies les plus courantes et les plus prometteuses
  • La qualité des textes traités par traduction automatique
  • Les usages valables de la traduction automatique dans les organisations

Chef de file des solutions et des technologies langagières depuis près de 25 ans, Versacom est au cœur de tous les grands dossiers et de toutes les réflexions qui définissent ou transforment l’industrie. Nos articles vulgarisés vous permettront de tirer des conclusions et des stratégies précises, adaptées aux besoins particuliers de votre organisation. Nous souhaitons aussi nourrir votre réflexion sur les enjeux complexes de cette nouvelle réalité.

Bref survol du contexte actuel

Pourquoi la traduction automatique attire-t-elle autant?

Parce qu’elle est instantanée… ou presque

On assiste à l’explosion des contenus et à la multiplication des plateformes. Les exigences des communications sont désormais tentaculaires : le contenu doit être diffusé dans de multiples langues et décliné sous de multiples formes, rapidement, régulièrement, interactivement.

Comment s’étonner que la traduction automatique attire par sa rapidité?

Parce qu’elle ne coûte rien… ou presque

Derrière la mondialisation des communications, il y a la mondialisation des affaires et la concurrence entre des organisations dont les structures de coûts sont radicalement différentes d’un pays et d’un continent à un autre. Tellement plus à faire et à financer, mais aussi tellement plus de bas prix à concurrencer.

Comment s’étonner que la traduction automatique attire par sa gratuité?

Parce qu’elle offre une capacité illimitée… ou presque

Non seulement les traducteurs qualifiés travaillent moins vite et coûtent plus cher que les logiciels (même s’ils travaillent toujours nettement mieux), mais ils sont aussi bien trop peu nombreux pour traiter tout le contenu à traduire dans le monde. Il y a des masses d’amateurs qui se prétendent traducteurs, mais qui seraient incapables de répondre à vos normes de qualité.  

Comment s’étonner que la traduction automatique attire par sa capacité?

Où en est le débat?

Le point de vue des optimistes

“Neural machine translation marks a new age in automatic machine translation. Unlike technologies developed over the past 60 years, the well-trained and tested NMT systems that are available today, have the potential to replace human translators.”
(Slator, avril 2018)

“Machines were never so smart, but now they are made so smart that they can actually think for themselves.”
(TechGenYZ, July 2018)

« Within our lifetime I’m fairly sure that we’ll reach — if we haven’t already done so — human-level performance, and/or exceeding it. » (WBUR, juillet 2018)

« La traduction [automatique] marche tant bien que mal, ça n’est pas parfait, mais c’est suffisamment bon pour être utile »
(Les.Echos.fr, mai 2018)

“Microsoft announced a new way for users to customize neural machine translation systems (…) This enables additional context to generic translation models so that translations can reflect a company’s industry, tone and unique terminology.”
(MSPoweruser, mai 2018)

“While many continue to moan about the quality of machine translation tools, we have already reached a point in human history where the substantial bulk of language translation is being done by computers.”
(CMS Wire, juin 2018)

Le point de vue des sceptiques

“Has AI surpassed humans at translation? Not even close! Neural network translation systems still have many significant issues which make them far from superior to human translators.”
(Skynet Today, July 2018)

“Machine learning has improved significantly in pattern recognition and prediction. Nonetheless, for it to rival the capabilities of a human brain, two things are needed: a full understanding of the human brain, and the computing power to replicate it.”
(Slator, February 2018)

« Pour l’instant les ordinateurs sont encore assez stupides et il y a encore beaucoup de progrès à faire. »
(Impact Campus, avril 2018)

“Recently, artificial intelligence and machine learning have made considerable progress with machine translation, which is very fast and economical to produce. However, in most cases, machine translation still isn’t good enough to be used as is for human audiences.”
(Markets Insider, November 2017)

“The progress we’ve made in machine translation is exciting. But, it’s not that exciting.”
(OBSERVER, February 2018)

“Robots Fail to Win Shoppers’ Hearts: How Man Beats Machine When Translating Retail Content”
(Retail Tech News, novembre 2017)

Le point de vue de Versacom

La traduction automatique ne peut pas remplacer les langagiers professionnels, mais elle aide à comprendre le contenu approximatif d’un texte.

L’intelligence artificielle est littéralement artificielle, en ce sens qu’elle ne fait que simuler l’intelligence. Les logiciels demeurent dénués de la faculté de compréhension, bien qu’ils donnent l’impression de comprendre.

Que la traduction automatique puisse ou non remplacer un jour la traduction professionnelle dans certaines situations, c’est aujourd’hui l’un des nombreux outils dont les traducteurs et leurs clients tirent profit pour réaliser des économies de temps et d’argent.

La traduction automatique présente encore des risques d’erreurs trop élevés pour qu’on l’utilise globalement en communications organisationnelles. Elle aide toutefois à déterminer si un texte doit être professionnellement traduit, permettant ainsi d’éviter des traductions inutiles et leurs coûts.

Les nouvelles technologies neuronales restent parfois inférieures aux techniques statistiques précédentes quand celles-ci puisent dans d’immenses corpus de contenus déjà traduits.

On n’est pas dans le tout ou rien avec la traduction automatique. Pour le moment, l’enjeu principal est celui de choisir les bons outils et les bonnes stratégies pour chaque communication, dans le but d’obtenir le maximum de qualité tout en éliminant les risques pour votre organisation.

Quels enjeux faut-il comprendre?

La sécurité

  • L’information que l’on entre  dans des moteurs  de traduction automatique  comme Google Traduction  demeure-t-elle confidentielle?
  • Comment ces outils assurent-ils la confidentialité de l’information?
  • Comment savoir si un outil de traduction automatique est en mesure d’assurer la confidentialité de l’information?
  • Existe-t-il des solutions de traduction automatique qui garantissent l’absolue confidentialité de l’information traitée?
Une citation qui donne matière à réflexion

« Le 3 septembre 2017, l’agence de presse norvégienne NRK a jeté un pavé dans la mare. Elle a révélé que des employés de Statoil, l’entreprise norvégienne de production d’énergie et d’opérations offshore, ont découvert que des textes saisis par ses employés dans Translate.com, qui propose notamment de la traduction automatique gratuite en ligne, sont désormais accessibles à n’importe qui via une simple recherche sur Google. Cette faille majeure qui a rendu disponibles des lettres de licenciement, des contrats de travail, mais aussi des mots de passe et des contrats confidentiels a été relayée par plusieurs médias.

L’utilisation fréquente […] d’outils de traduction en ligne est une cause fréquente de perte de propriété intellectuelle. En effet, à partir du moment où des données sont entrées dans un traducteur en ligne, elles sont accessibles librement sur le cloud et deviennent la propriété de l’éditeur de l’outil de traduction. »

La technologie

  • Comment fonctionne la traduction automatique?
  • Tous les outils fonctionnent-ils de la même façon?
  • Existe-t-il des technologies plus sûres, plus performantes que d’autres?
  • Quelles sont les grandes forces et faiblesses de ces technologies?
Une citation qui donne matière à réflexion

« Les débuts de Google Traduction sont célèbres. Le service a pioché dans les gigantesques bases de données des documents bilingues de l’ONU et du Parlement européen. Il y a appliqué ensuite une méthode statistique pour établir des modèles servant à traduire ces mêmes textes dans d’autres idiomes. Une méthode critiquée pour ses résultats parfois inintelligibles et qui semble aujourd’hui complètement dépassée. Elle a d’ailleurs été abandonnée par Google lui-même l’année dernière, au profit d’un réseau neuronal prenant davantage en compte des ensembles de phrases et leur contexte. Si cette nouvelle approche est encore balbutiante, le résultat est suffisamment bon et étonnamment pertinent pour que les chercheurs soient persuadés d’avoir trouvé un nouvel axe de recherche.

La qualité

  • Les contenus traités par des outils de traduction automatique sont-ils d’une qualité acceptable pour une organisation professionnelle?
  • Qu’est-ce que la postédition et dans quelle mesure permet-elle d’améliorer la qualité d’une traduction automatique?
Une citation qui donne matière à réflexion

« L’ordinateur fait une première traduction puis reçoit une traduction humaine validée. La machine essaie de comprendre ses fautes et apprend. Au bout de 100 000 ou 1 million d’exemples, l’ordinateur s’est fait sa propre représentation de la langue en classant les mots et le vocabulaire de manière automatique. La traduction gagne en vitesse et en fluidité même si elle est encore loin de la qualité d’une traduction humaine. »

Les bonnes pratiques

  • À quelles fins et dans quelles situations peut-on vraiment tirer profit de la traduction automatique?
  • Quels sont les meilleurs moyens de se protéger des risques?
  • Y a-t-il de bonnes pratiques établies et éprouvées?
Une citation qui donne matière à réflexion

Facebook, TripAdvisor ou le navigateur Chrome, de Google, le proposent de plus en plus souvent aux internautes, quand ils ne l’imposent pas par défaut : « Voulez-vous traduire ce contenu en français? » Si ces propositions sont plus fréquentes, c’est que le résultat s’est considérablement amélioré en une poignée d’années. Certes, les textes traduits sont toujours maladroits, rarement exempts d’erreurs grammaticales ou de contresens. Mais ils sont souvent de qualité suffisante pour permettre au lecteur de comprendre le propos; à condition de ne pas entrer dans les détails ni de s’attacher aux nuances.

Prochain article à surveiller

Notre prochain article sur la traduction automatique portera sur la sécurité de l’information traitée par des outils de traduction automatique. Fiez-vous à Versacom pour vous aider à comprendre les risques et les solutions permettant de vous en protéger.

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